Cette définition est aussi exacte que réductrice. Pour mieux appréhender le Wabi Sabi, il me semble qu'il ne faut pas trop l'intellectualiser. Il s'appréhende surtout de manière intuitive, comme on le verra plus loin à travers des exemples...

Le terme Wabi provient du verbe d'action "wabiru", qui signifie "aspirer à quelque chose". On le retrouve également à la racine du mot "wabishii", que l'on peut traduire par "solitaire, abandonné, malheureux". Lorsque ces termes sont mis en regard avec une aspiration profonde, on parle de désir de solitude et de simplicité : la pauvreté était déjà considérée par les moines zen comme un noble idéal. En occident, de nombreux ordres religieux suivaient cette voie, proche de la nature, rejetant toute forme de confort

Le terme Sabi se rapproche plus de la mélancolie, de la nostalgie, de l'éphémérité du moment. La nature (et l'homme) remis à leur place où tout change, rien ne reste, tout a une fin. Sabi, il ne faut pas nécessairement être japonais pour l'apprécier : un lieu isolé où le temps a fait son oeuvre, une ruine où la nature a repris ses droits, un vieux couteau patiné par le temps, tout ce qui fait outrage au modernisme et amène une dimension contemplative.

Le Wabi + le Sabi, c'est percevoir sereinement la vieillesse, la mort et la solitude à travers des manifestations naturelles, où le temps, les intempéries, la décrépitude ont fait leur oeuvre. C'est percevoir la beauté des choses, non pas malgré leur pourrissement et leur érosion, mais grâce à eux.

Définition -3-

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